Poids lourd
2016
Texte de dernière minute! L’autre est perdu dans une poche de jeans dans la maison du père de ma fille… Longue histoire. Pas grave. Rien arrive pour rien. J’en écris un autre ; l’autre avait besoin d’être assoupli faut croire…
Alors j’recommence. J’écris sur le coin de ma table de cuisine avec un mal de corps frappant d’être passé par une grippe de malade (….euh…) et un entraînement tout neuf ce matin. On a changé le programme et j’ai l’impression d’avoir fait une livraison de trois tracteurs à neige, à pieds, à bouts d’bras, de Noranda-Nord jusqu’à Granada. Quand je respire ça fait du bruit. Quand je bouge un bras, ça fait du bruit… (moi qui pousse un p’tit cri… Ok, j’lâche la poésie…)
Mais c’est pas de ça dont je veux vous jaser, je veux revenir sur l’histoire de perte de poids.
J’me rends compte dernièrement que je suis en train de perdre du poids inutile…Le poids de mon propre jugement sévère envers mon corps. Le poids du jugement des autres. Le poids de la tristesse (blues) et de la dépression…Les surpoids qui tuent la qualité de vie.
Ce que je constate depuis quelques semaines déjà, c’est ce poids lourd qui grisaille ma vie, me quitte au fil des semaines. Je suis en état d’accepter les incontrôlables de la vie avec un certain “lâcher prise” qui m’était quasi-impossible avant le début de ce défi. Je suis en train de perdre le poids de mes minces malheurs qui étaient si bien installés dans mon inertie. En bougeant, tout fout l’camp.Ça met de la lumière dans mes idées, dans mes yeux.
Du positif dans mes journées : ça me donne plus le goût de créer, ça augmente le volume de ma compassion. Je suis en train de rebâtir ma masse d’écoute et de compréhension. J’ai mon coeur qui bat fort pour moi et si je m’aime mieux, j’aime mieux l’autour. J’aime vrai. Sérieux! Y se passe ben des choses quand on se bouge le cul. Parfois, c’est difficile à expliquer mais là j’viens de mettre le doigt dessus. J’perds le poids de mon désespoir malgré le “Hello Trump” et le “Adieu Léonard”… Je vais pas me laisser broyer du noir, j’ai cette belle lumière sur mes lettres qui expliquent mes maux et Amélie qui m’éclaire comment bouger sans m’briser le dos.
Et le reste, on s’en balance !
– Manon