Manon rouge et chandail jaune
2016
3 octobre 2016
Ne jamais sous-estimer jour un ;
il est responsable du jour deux, après tout.
Ça commence aujourd’hui! Première vraie rencontre d’entraînement. Apprendre à bouger. Amélie est là ; sourire dans face, plan de match dans les mains. Moi j’me tiens bien après mon chandail jaune ; j’ai l’air de la toile qui recouvre le terrain du stade un jour de pluie en pleine game des Expos… (Bon, je sais, j’ai cet âge-là!)
Je suis fascinée par les appareils. Je n’ai aucune idée placer quoi où et le pourquoi que… Pas grave ; on va me montrer. On part ça simple, enfin… Ça semble simple à voir les autres. Je réalise rapidement que mon corps a la coordination d’une boîte de conserve passée date qui déboule des escaliers de cave. Corps figé, rouillé. Je suis à la recherche de souplesse quelque part dans le creux de mon intérieur. Elle est patiente, Amélie, et calme comme je ne le suis pas. Je réussis tout de même à faire ce qu’elle me demande. Et malgré le fait que mes mouvements se font dans la tremblotte et avec hésitation, elle m’encourage et me félicite.
Assise, couchée, les genoux aux joues, j’ai pédalé, j’ai couru, j’ai marché et j’ai eu chaud. J’avais l’air sortie de la plage à Cuba sans crème solaire. Le genre de rouge qui est joli sur une fleur mais porté dans face inquiète un peu. Mes poumons chantaient au secours accapella ; on respirait en chœur.
Enfin séance terminée, j’ai stoppé le concert, j’me suis changée.
High-five Amélie!
J’ai descendu les escaliers avec moins de ressort qu’en entrant, mais tellement fière d’avoir fait jour un (avec mes joues rouges et mon restant d’air d’aller), j’ai marché jusqu’à la maison, mon gilet jaune dans mon sac ; un soleil en ce jour d’automne gris.
Prenez note que ce soir, j’ai mal à des endroits qui n’existaient pas auparavant.
Douloureux et mystérieux …
Duo-rendement, HA!
– Manon Gervais