Forcer comme deux
2016
Changement de coach.
Quoi ? Julie tu t’en vas ?
Je vais faire quoi, moi ?
«T’inquiète pas! Sarah prend la relève, même qu’elle va faire la semaine avec nous pour assurer la transition.»
Bon, je veux bien, mais moi je m’étais habitué à l’humour de Julie et à sa façon de me pousser dans le dos. En plus, on jasait bouffe. Parler saumon fumé tout en faisant tes intervalles en vélo de spinning, on dira ce qu’on voudra, mais ça fait passer les dernières secondes de sprint.
«Voilà Sarah. Tu aimes le vélo?, me dit Julie. Ben cette fille-là, a traversé le Portugal, à vélo de montagne! Tu vas être servi si tu veux parler de voyage à 2 roues.»
En attendant, j’ai vraiment 2 entraîneuses cette semaine. J’en fais la remarque aux filles. Déjà qu’avec mon pas très discret maillot jaune, je ne passais pas inaperçu dans le gym! Avec ma nouvelle garde rapprochée, c’est la totale.
J’apprends à connaître Sarah entre 2 machines. Pas qu’une fille de vélo, c’est en fait une athlète de triathlon qui a usé ses espadrilles un peu partout, Chine et Japon.
Ce matin, fin de la transition. Je réalise que pour cette dernière avec Julie, j’ai le goût de me dépasser afin de faire honneur à mon entraîneuse. Un mois de travail, de sueurs, de corrections de position et de « go, go, on lâche pas!! » ça créé une solidarité, c’est sûr.
Je soupçonne même qu’un entraîneur peut tirer une satisfaction à voir tes progrès, quasiment comme si c’était les siens. En fait oui, ce sont aussi les siens.
Parce que depuis un mois, on est deux à bricoler sur cette vieille machine que je suis et que finalement, je trouve que je me porte de mieux en mieux… ben ce matin, j’ai forcé comme deux.